Notre monde traverse une crise sans précédents depuis des mois. Ces dernières semaines, en raison de l’actualité très compliquée, on se pose la question de savoir s’il est nécessaire de parler aux enfants ou au contraire les préserver de ces événements dramatiques.
Faut il parler des attentats aux enfants et comment aborder le sujet avec eux ?
Difficile responsabilité pour les parents car parler des notions de mort, de violence et d’injustice reste un moment que l’on redoute légitimement.
Parce que les enfants risquent d’en entendre parler à la rentrée, il est plutôt conseillé d’échanger avec eux à propos de ce qu'il s’est passé avec précaution et avec des mots qu’ils pourront comprendre.
Afin de rester rassurant tout en leur expliquant avec des termes simples, pensez à réfléchir à votre discours en amont.
En effet, il n’est pas pertinent de raconter en détails les événements mais en faire un bref résumé par exemple.
Selon l’âge de l’enfant, vous pouvez les laisser vous poser des questions et partir tout d’abord de ce qu’ils ont entendu et compris de la situation.
Même avec des jeunes enfants, il est possible d’expliquer que ce genre d’événement reste ponctuel et que toutes les mesures de protection ont été et seront prises pour protéger les établissements scolaires.
C’est également le moment de faire passer le message qu’on ne répond pas à la violence par la violence mais par les valeurs humaines comme la tolérance et la solidarité.
La liberté d’expression est un droit qui est inscrit dans un document très important : la Déclaration universelle des droits de l'homme. C’est l’occasion d’expliquer aux enfants que cette liberté est un droit en France, pour chacun d’exprimer son avis sur tout sujet sans avoir peur d’être emprisonné. Cependant il faudra aborder la notion de limites, morales et légales, et leur expliquer les notions d'incitation à la haine, de diffamation et de respect.
Il se peut néanmoins que les enfants expriment de l’angoisse ou de l’incompréhension, c’est pourquoi il est important de les aider à mettre des mots sur leurs ressentis. C’est l’occasion de travailler les émotions désagréables comme la peur et la tristesse, en leur expliquant qu’elles peuvent être un moyen de se défendre et se protéger du danger.
Vous pouvez également leur faire part de vos propres ressentis tout en les rassurant, en tenant un discours confiant face à l’avenir.
Leur proposer de dessiner ce qu’ils ont compris peut être une bonne idée pour leur permettre de prendre du recul sur leurs appréhensions.
Pour éviter la peur de retourner à l’école, pensez à leur expliquer que les adultes, les forces de l’ordre notamment et les équipes pédagogiques sont là pour les protéger et qu’ils doivent se sentir en sécurité en y retournant lundi. Il faudra d’ailleurs rester vigilant dans les jours qui suivront la rentrée, face à leur comportement et être attentif à leurs changements d’attitude.
Par ailleurs, pour les plus grands qui peuvent avoir accès à Internet et aux réseaux sociaux, c’est une bonne occasion pour un travail de réflexion et de mise à distance critique sur l’impact de l’excès d’informations et refaire de la prévention autour des dangers du Net.
Certains peuvent être confrontés à des propos violents d’autres jeunes de leur entourage, ce qui peut les enfermer dans une vision dégradée de la Société. D’où la nécessité de les accompagner dans leurs questionnements.
Développer leur curiosité politique et sociale, tout comme leur esprit critique, peut leur permettre de s’ouvrir à la différence, d’apprendre à vivre ensemble et par rebond, se défendre contre l’obscurantisme.
Voici quelques supports ressources pour aborder le sujet de la liberté d'expression :
https://classetice.fr/spip.php?article428#Liberte-de-conscience-liberte-d-expression-sur-Eduscol
Enfin, il serait également important de rediscuter avec les enfants, du nouveau protocole sanitaire pour cette nouvelle rentrée, à savoir le port du masque à partir de six ans, la fin des sorties le week-end et le reconfinement.
Bon courage à tous et prenons soin les uns des autres,
Marjorie Maljean
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