Dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…qu’est ce que c’est ?
Il confond la position des lettres en lisant ? Elle est très maladroite, n’arrive pas à lacer ses chaussures ou encore est incapable de retenir les tables de multiplication?
Les troubles des apprentissages ou appelés également troubles DYS peuvent constituer une réelle situation de handicap chez les enfants et les adolescents pour leur accès à l’éducation et à la socialisation.
Comprendre les troubles dys
Le préfixe dys en médecine, révèle un dysfonctionnement, un trouble des processus mentaux mis en jeu dans les apprentissages.
Les troubles des apprentissages et du langage sont des troubles cognitifs spécifiques durables qui induisent des difficultés d’apprentissage sans déficience intellectuelle globale.
Les troubles DYS regroupent la dyslexie, la dyspraxie, la dysphasie ainsi que la dyscalculie, la dysgraphie ou la dysorthographie. Les troubles de l’attention (avec ou sans hyperactivité) font également partie de cet ensemble.
Selon la Fédération française des DYS, ces troubles concerneraient environ 6 à 8 % de la population française. Ils sont présents dés la naissance et varient d’un enfant à l’autre.
Les différents troubles dys
La dyslexie ou trouble de l’apprentissage de la lecture est souvent associé à une dysorthographie (dysfonctionnement de l’écriture). Ce qui caractérise le plus ce trouble est le déficit de la conscience phonologique (la conscience que les mots sont composés de phonèmes ou de sons).
La lecture est globale car de nombreux mots sont mémorisés, mais le déchiffrage de mots nouveaux est lent et difficile. Les mots simples sont relativement bien déchiffrés, mais la lecture est lente et l’accès au sens du mot est perturbé.
Dyslexiques et dysorthographiques ont beaucoup de peine à déchiffrer un texte et à écrire sans faire de fautes.
La dyspraxie est le trouble de la planification et de l’automatisation des gestes volontaires. L’enfant dyspraxique est anormalement maladroit. Son geste ne s’automatise pas et nécessite donc un contrôle constant qui génère une grande fatigue : tirer un trait avec une règle, découper, lancer un ballon par exemple, sont des exercices très difficiles pour les enfants dyspraxiques.
La dysphasie ou trouble spécifique du langage oral, concerne l’apprentissage et le développement du langage. On verra chez ces enfants, l’apparition du langage relativement tard et un manque de vocabulaire distinct : ils vont employer des phrases courtes, ont des difficultés de compréhension des consignes, à lire et comprendre les liens entre les mots…
La dyscalculie est un trouble de l’apprentissage du calcul et/ou du raisonnement logico-mathématique. Il touche la logique nécessaire à l’acquisition du nombre. Ce trouble peut être souvent associé à une dyslexie ou dyspraxie.
Enfin, le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) qui entraine une incapacité à se concentrer et maintenir son attention sur une activité pendant un temps plus ou moins long, ce qui peut fortement perturber le fonctionnement scolaire et personnel de l’enfant.
Les troubles DYS peuvent être difficiles à dépister, car rencontrer des difficultés scolaires ou être fatigué en classe peut parfois être mal interprété par l’entourage de l’enfant ou du jeune. C’est pourquoi il est important qu’un diagnostic soit posé afin de pouvoir mettre en place des aides adaptées.
Que faire ?
Un repérage précoce d’un trouble dys, suivi d’un environnement stimulant et d’un accompagnement adapté permettront de réduire le risque de retard scolaire, la perte de confiance en soi et de motivation.
D’où l’importance d’un bilan pluridisciplinaire :
Il est conseillé au préalable de prendre un rendez vous avec un médecin traitant pour écarter un souci médical (par exemple : problèmes de vue, ORL…)
Le bilan neuropsychologique permettra ensuite d’évaluer la présence des troubles cognitifs, déterminer leurs causes et pouvoir penser un projet de rééducation adapté.
Demander également un bilan orthophonique et/ou psychomoteur, par ailleurs, afin d’évaluer le langage oral, écrit et le raisonnement logico-mathématique de même que les acquisitions et les processus moteurs.
Des adaptations pédagogiques seront possibles, au sein de l’établissement scolaire, qui permettront à l’enfant dys d’être au même niveau que les autres en terme de charge cognitive par la mise en place de moyens de compensation : être accompagné d’un AVS, construire des outils ou utiliser un ordinateur par exemple.
Des classes spécialisées comme des unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) ou unités pédagogiques d’intégration (UPI) accueillent les enfants souffrant de troubles des apprentissages.
Prendre en charge les enfants DYS
Concernant la prise en charge des enfants dys, il est possible de prendre contact avec différents lieux et structures publiques comme les centres de référence des troubles de l’apprentissage, CMP et CMPP (Centres Medico-Psychologiques, Centres Médico-Psycho-Pédagogiques), ainsi que les réseaux de santé DYS.
Les SESSAD (Service d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile) ont également pour but d’accompagner l’enfant dys dans une autonomie et favoriser son intégration scolaire.
Enfin, certains professionnels en libéral, ou dans des services hospitaliers pourront aider les enfants et les adolescents avec troubles des apprentissages.
Marjorie Maljean
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